Il y a deux jours, en pleine rue, on m’a tendu un petit morceau de papier. Dessus, un court texte expliquant que l’œuvre présentée par Wanja Kimani, « You have not changed », sélectionnée parmi les 40 artistes internationaux pour le IN de la biennale, avait disparue la veille du Musée de l’IFAN, où elle était exposée. Comme ça, envolée. Les gardiens devaient faire une petite sieste.
Cette petite robe, c’est celle que portait l’artiste la dernière fois qu’elle a vu son père, lorsqu’elle avait 8 ans. Elle y a brodé les phrases prononcées lors de leurs retrouvailles récentes. Kényane, elle vit aujourd’hui en Éthiopie. Une petite robe de la mémoire, en quelque sorte.
Apprenant cette étrange nouvelle, et comme un acte de résistance, Wanja Kimani a décidé d’organiser une grande opération d’échange de vêtements d’enfants à Dakar le lendemain. D’où les centaines de petits papiers distribués.
Il se passe des choses troubles, à Dak’Art.
Malgré tout, qu’on ne s’y méprenne pas, cette sombre histoire de petite robe ne reflète absolument pas l’atmosphère de la biennale.